Wednesday, November 09, 2005

Tarzan !


Il est temps de faire avancer la démonstration.
Le premier, c'est Bruce Bennett, Tarzan d'un temps (1935, The New Adventures of Tarzan), champion d'athlétisme lui (à ne pas donc confondre avec l'autre, Johnny Weismuller le beau nageur), dans un film qui n'est pas la série des Tarzan inaugurée par W.S. Van Dyke (avec leur éclat d'érotisme sensuel vite, trop vite subjugué, mais si poignant, dans Tarzan the Ape Man de 1932, lorsque Maureen O'Sullivan s'en remet à l'irrationel de son désir pour cet être incompréhensible, mais étranger, et libre).
C'est le serial de Rice-Burroughs lui-même, dont la compagnie, la Burroughs-Tarzan Enterprises Inc., fut créée (bon, avec l'exception de Phantom of Santa Fe, mais on vous explique tout cela ici), et bien, pour cela. Une version condensée de 12 épisodes, version déjà remplie de plans répétés sur la faune africaine, et on se croirait en safari -- moi qui détesterais en faire, ça tombe plutôt bien !
Et Indie, alors, dans tout cela ?
J'y viens.
Là où Van Dyke (et il rigolerait bien d'entendre cela) faisait du contemplatif sur la nature du sauvage (Tarzan est-il blanc, ou sauvage ? Qu'est-ce que sa sauvagerie ? Chaque épisode tourne autour de la leçon de moralité, finalement explicitée dans le dernier épisode à New York par, oh figure d'autorité du cinéma, un juge, que Tarzan peut nous en apprendre, en terme d'humanité...), Burroughs fait du conte pour ado (bon, ok, pré-ado, même en 1935): chasse au trésor, picaresque pittoresque, grands voyages, grands combats, grands méchants et grands gentils. Des aristocrates contre des vauriens.
On aura reconnu Indiana Jones, Dr. Jones, au passage. Noblesse de Tarzan l'aristo, noblesse du chercheur fou; intrépide, un peu félé aussi (Tarzan se jetant dans l'eau pleine de crocodiles), liane ou fouet, petit singe sur l'épaule (mais Tarzan-Bennett, lui, parle très bien le singe), ils visitent les jungles oubliées (puisque ce Tarzan de Burroughs est un aristo qui ne va dans la jungle, tel Zorro, que si on a besoin de lui!), trouvent des ruines, des temples aux inscriptions bizarres, mais que les méchants déchiffrent, ouvrant la voie aux héros, après forces combats, et nombreuses suspensions de filles au-dessus de dangers variése (léopards, crocodiles -- les aventurières anglo-saxonnes ne savent-elles donc que hurler?). Il faudrait y regarder de plus près, mais je suis sûr qu'il y a une filiation à retracer ici.
Indie. Mais Indie, lui, est sympa. D'abord il a le sens de l'humour, ensuite il n'aime pas les nazis. Ce qui est toujours, chez un individu, le signe d'une nature essentiellement droite. Tarzan-Burroughs, lui, est un colon anglais: safari, couchers de soleil, tenue de buttler (!), et puis surtout, il se bat avec les Blancs, contre les autochtones. C'est tellement vrai, que la race l'emporte sur l'intrigue: le méchant (blanc) voleur d'idole, et moteur de l'intrigue pour 3/4 du film, disparait à la fin, son sort pas réglé (et finalement on s'en fiche: il est blanc) -- car la fin, c'est le combat des blancs contre les indigènes, où Tarzan assiste complaisamment au massacre à la mitrailleuse de tous ces petits hommes, qui s'entassent, devant la caméra. Vous voyez le genre.
Indie, lui, se battra contre d'autres blancs. Les indigènes, au fond, lui seront toujours sympathiques (les paniers du Maroc!). Et le film, débarassé du trop-plein colonialiste (même si on peut en reparler sur Jurassic Park...), de retrouver le divertissement.
Filiations, filiations....

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